Écrire au ‘je’ ou au ‘il’: le dilemme

Il y a maintenant plus d’une décennie que j’ai écrit mon premier (vrai) roman. (Mes histoires dactylographiées de l’école primaire ne comptent pas, j’imagine…) À savoir si j’allais écrire à la 1ère ou à la 3e personne, je ne me suis même pas posé la question… D’emblée, j’ai commencé le texte et ai tapé une panoplie de ‘il’ et de ‘elle’.

Lors de mon 2e roman, Réécrire l’Histoire (qui est le premier que j’ai publié), j’allais commencer de la même façon, mais j’ai pris un moment de recul et je me suis demandé si je n’allais pas tenté l’expérience à la première personne. Dès les premières lignes, ce fut une révélation! J’ai été complètement charmée par le ‘je’ et par ses possibilités.

Cependant, les lecteurs sont franchement partagés sur la question. Certains aiment la légèreté d’un texte au ‘je’, d’autres s’en lassent rapidement.

C’est pourquoi je ne dis pas que l’un est nécessairement mieux que l’autre. Je vois des avantages et des inconvénients aux deux et des cas où les deux sont possibles mais d’autres où il n’y a qu’une seule option. Je vous fais part de tout ça.

JE

  1. Le ‘je’ est franchement intéressant quand on cherche à créer un lien avec le lecteur. Peut-être est-il plus facile pour le lecteur de s’identifier au personnage ou de le trouver attendrissant. Encore que cela dépende de la préférence du lecteur.
  2. J’ai adoré utiliser le ‘je’ pour insérer de l’humour dans mon roman. À la 3e personne, le narrateur pourrait avoir l’air d’un petit comique s’il passait toujours ses réflexions mais si on est dans la tête du personnage principal, alors je trouve qu’il n’y a rien de mal à lui donner une teinte humoristique. Pas qu’on se compte des blagues à soi-même en tout temps, mais il reste que le ‘je’ se marie mieux aux couleurs de l’humour.
  3. Le ‘je’ peut être une option si on est capable de raconter l’histoire d’un seul point de vue et que ça n’enlève rien à l’intrigue. Je prends l’exemple de mon roman ‘Réécrire l’Histoire’. Il s’agit d’un voyage dans le temps fait par une jeune femme qui déteste l’histoire et se retrouve coincée dedans. C’est écrit à la première personne parce qu’on peut facilement suivre ce même personnage, sa désorientation et tout ce qu’elle comporte, ses défis, ses inquiétudes, le tout dans un ordre chronologique. Maintenant, si ce scénario s’y prête, on ne peut pas en dire autant des romans policiers par exemple, où on doit suivre plusieurs suspects à la fois ou faire aboutir une enquête sans pouvoir rester dans la tête d’une seule personne.
  4. Le personnage peut dire ce qu’il veut et même nous induire en erreur puisqu’il ne fait qu’exprimer son opinion ou nous parle depuis son propre point de vue, qui peut être erroné.

IL / ELLE

  1. On choisit la 3e personne parce que c’est un classique. Le narrateur est objectif et l’intrigue se déroule sous les yeux du lecteur dans un enchaînement des plus naturels.
  2. Le narrateur omniscient est excellent quand on écrit un roman policier ou un thriller psychologique puisqu’il reste neutre. C’est une convention non écrite mais le narrateur n’a pas le droit de nous mentir en nous révélant qui a commis le meurtre par exemple, pour ensuite se rétracter et choisir un autre assassin. Si l’enquêteur se dirige vers une fausse piste, soit, mais le narrateur n’a pas le droit de nous y emmener volontairement. Et ça frustrerait le lecteur, moi la première!
  3. La 3e personne se prête beaucoup mieux si on veut exposer le point de vue de plusieurs personnages ou si on veut s’infiltrer dans leur tête. On peut donc butiner d’un personnage à l’autre librement, ce que ne nous permet pas de faire la 1ère personne.

Cela étant dit, auteurs, choisirez-vous la 1ère ou la 3e personne dans votre prochain roman? Tout dépend de votre intrigue, de vos personnages et en bout de ligne, de vos préférences!

 

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